La discopathie est une affection de la colonne vertébrale, qui se caractérise par l’usure ou la dégénérescence des disques intervertébraux. Elle provoque une douleur, une raideur et une perte de fonction qui impactent de façon importante la qualité de vie des patients. Vous êtes atteint de discopathie dégénérative et vous vous demandez comment gérer votre travail ? Zoom sur cette maladie qui peut véritablement troubler votre vie professionnelle.
Qu’est-ce qu’une discopathie dégénérative ?
La colonne vertébrale, ou rachis, se compose de 33 vertèbres (7 vertèbres cervicales, 12 dorsales, 5 lombaires, 5 sacrées, 4 coccygiennes), qui sont séparées les unes des autres par des disques intervertébraux. La discopathie dégénérative (ou dégénérescence discale) est un processus de détérioration progressive de ces disques intervertébraux.
Le disque est constitué d’un noyau, composé à 80 % d’eau et d’un anneau périphérique. C’est le disque qui permet le mouvement et la flexibilité des vertèbres grâce à ses propriétés d’articulations. Il joue également un rôle d’amortisseur des chocs.
Avec l’âge, le port répété de charges lourdes, ou encore, la position assise prolongée, le disque subit plusieurs phases de dégénérescence et tend à se dessécher, se déshydrater. Dès lors, il ne peut plus assurer la souplesse et la résistance de la colonne vertébrale face aux chocs. Cela entraîne alors des maux de dos intenses, ou une perte de mobilité qui perturbe le quotidien.
Quels sont les symptômes de la discopathie dégénérative ?
Le principal symptôme de la discopathie dégénérative est le mal de dos. Sa localisation varie selon le niveau de l’atteinte :
- Lorsque la douleur est située au niveau du cou, on parle de cervicalgie ;
- Lorsque la douleur est située au niveau du dos, on parle de dorsalgie ;
- Lorsque la douleur est située au niveau des lombaires, dans le bas du dos, on parle de lombalgie.
En cas de cervicalgie, la douleur peut parfois irradier jusqu’à dans l’arrière des omoplates ou dans les bras. Celle douleur peut aussi être accompagnée d’une perte de sensibilité, de fourmillements, d’engourdissements, d’impressions de décharges électriques, et même, parfois, de problèmes de dextérité manuelle.
La dorsalgie ou la lombalgie peuvent également provoquer des fourmillements ou une perte de sensibilité dans les jambes ou dans les fesses ou encore, entraîner des difficultés à marcher.
Quelles sont les causes de la discopathie ?
Il existe plusieurs causes et les facteurs de risque de la discopathie :
- Le vieillissement : c’est la cause majeure de détérioration des disques intervertébraux ;
- Un manque d’hydratation et une alimentation trop riche augmentent le risque de discopathie ;
- Le manque d’exercice physique, qui provoque une perte musculaire et un maintien moindre de la colonne vertébrale, peut être un facteur de risque de la discopathie ;
- Le tabagisme : la cigarette entraîne une diminution de la circulation sanguine et une déshydratation, deux facteurs pouvant aggraver la discopathie ;
- Le surpoids : il implique une pression sur la colonne vertébrale qui abîme les disques intervertébraux ;
- Les traumatismes et microtraumatismes répétés, dus à des métiers impliquant le port de charges ou des vibrations en station assise prolongée : on retrouve souvent ces problèmes de santé dans les secteurs du BTP, chez les chauffeurs routiers ou encore, chez les déménageurs) ;
- Les facteurs génétiques.
Comment diagnostiquer la discopathie dégénérative ?
Afin de poser le diagnostic d’une discopathie, le médecin réalise tout d’abord un examen clinique qui permettra de détecter des raideurs, et de déterminer l’intensité des douleurs, et le fonctionnement neurologique. Des tests de motricité, de réflexes et de sensibilité seront ici utiles afin de comprendre l’ampleur des symptômes.
Le médecin peut ensuite compléter l’examen par une radiographie du rachis, un scanner ou une IRM. Généralement, la radio est prescrite en première intention, et l’IRM permet de la compléter : cette dernière donne en effet la possibilité de mesurer avec plus de précision le niveau d’usure des disques intervertébraux.
La discopathie est-elle une maladie professionnelle ?
Si vous souffrez de discopathie dégénérative en raison de votre métier, il est possible de demander une reconnaissance en tant que maladie professionnelle. Toutefois, afin qu’elle soit reconnue comme telle, vous devrez prouver que la maladie est liée à votre activité professionnelle et non à d’autres facteurs tels que l’âge ou une mauvaise posture.
Les métiers les plus touchés par la discopathie dégénérative
Parmi les métiers les plus touchés par la discopathie dégénérative, on peut notamment parler du secteur médical, sanitaire et social, qui nécessite de porter de lourdes charges et des personnes quotidiennement. La position debout prolongée est également un facteur de risque supplémentaire, en particulier chez les infirmiers et les aides-soignants.
Le secteur du commerce et la grande distribution est également touché par ce problème : tâches répétitives, manipulation d’objets lourds ou encombrants pour les employés de rayon, mauvaises postures ou l’immobilité prolongée pour les hôtes de caisse… Tous ces facteurs peuvent être à l’origine de discopathies dégénératives.
Le secteur du transport et de la logistique, avec les longs trajets assis, les vibrations des camions, les missions de chargement et déchargement des marchandises de manière répétitive, est aussi très touché par la discopathie dégénérative.
Enfin, les métiers du gros œuvre et du second œuvre, tels que les maçons, les coffreurs, les couvreurs, les charpentiers, les paysagistes et les jardiniers réalisent des mouvements qui sollicitent de façon trop importante les lombaires et les vertèbres.
Est-il possible de travailler avec une discopathie dégénérative ?
Il est possible de travailler avec une discopathie dégénérative. En réalité, tout dépend :
- De la localisation de la discopathie ;
- De la gravité de l’affection (discopathie modérée ou sévère) ;
- De la nature de votre travail.
Si vous avez un métier qui implique de porter des charges lourdes, ou de réaliser des mouvements répétitifs, votre vie professionnelle sera difficilement conciliable avec votre discopathie.
Quel métier pour prendre soin de votre santé en cas de discopathie dégénérative ?
Les métiers de service tels que la vente, la cuisine ou le service à la clientèle peuvent être adaptés si vous souffrez de discopathie. Ils ne nécessitent pas de port de charges lourdes et n’induisent pas d’actions répétitives.
Les métiers de la communication ou du digital peuvent également être intéressants en cas de discopathie.
La règle d’or ? Opter pour un métier qui vous offre une bonne flexibilité dans les horaires, qui permet des pauses régulières, qui favorise le télétravail et qui ne demande pas une activité physique importante.
Quelles solutions pour travailler avec une discopathie dégénérative ?
Adapter le poste de travail
Si vous souffrez de discopathie dégénérative, il est possible de continuer à travailler en aménageant votre poste avec du matériel ergonomique.
Optez pour un fauteuil ergonomique qui s’adapte à votre morphologie, et qui vous permet d’adopter une position dynamique tout au long de la journée. Devant votre ordinateur, votre tête doit rester bien droite. Si vous travaillez sur un ordinateur fixe, un bras articulé vous permettra de bien positionner l’écran, et si vous travaillez sur ordinateur portable, vous pouvez utiliser un support pour rehausser l’écran.
Pour adopter une parfaite posture lorsque vous êtes assis, positionnez votre clavier à environ 15 cm du bord de bureau : vous pourrez ainsi poser les avant-bras à plat sur le bureau et décontracter tout le haut du dos.
Faire une auto-évaluation de vos capacités
En cas de discopathie dégénérative, il est conseillé de réaliser une autoévaluation de vos capacités afin de comprendre en détail quelles tâches vous pouvez effectuer sans douleur. Si nécessaire, un changement de poste dans le cadre d’une mobilité interne pourra être envisagé avec l’aide de votre employeur.
Si votre employeur n’a pas de solution à vous proposer en interne, vous pourrez discuter avec lui de la nécessité de mettre en place une rupture conventionnelle, afin que vous puissiez changer de métier sereinement.
Faire des exercices sûrs et veiller à votre posture
S’il est essentiel de faire attention à votre posture au travail, il est également indispensable de réaliser des exercices de rééducation physique, prodigués par votre kinésithérapeute : ils vous aideront à renforcer les muscles qui soutiennent votre colonne vertébrale, et à lutter contre les douleurs.
Etirements des lombaires, des cervicales, position de yoga et exercices de décompression pourront vous aider à lutter contre les symptômes de la discopathie dégénérative.
Suivre des formations de prévention sur la discopathie dégénérative
Les formations de prévention permettent aux salariés d’appréhender les gestes et les postures respectant le corps, de manière à diminuer les risques d’accidents et de douleurs liées aux discopathies. Ces formations participent également à l’amélioration des conditions de travail, en livrant au personnel les clés pour mieux prendre soin de leur santé au cours de leurs missions.
La reconversion professionnelle avec le PTP
Si votre métier est à l’origine de votre discopathie, il sera nécessaire d’envisager un changement de carrière. Pour initier votre évolution professionnelle, vous pouvez vous tourner vers le PTP : le projet de transition professionnelle.
Ce dispositif est une opportunité pour les salariés du secteur privé de se reconvertir. Il vous permet de suivre une formation certifiante reconnue tout en conservant votre rémunération et en bénéficiant d’une prise en charge des coûts pédagogiques de la formation. Un atout de taille pour sécuriser votre projet de reconversion professionnelle !
Pour prétendre au PTP, vous devez être en contrat de travail (CDI, CDD en poste, intérimaire ou intermittent) et justifier d’une ancienneté suffisante. La formation que vous envisagez de suivre doit être reconnue et inscrite au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) ou au Répertoire spécifique de France Compétences.