En construisant une politique de bien-être au travail, les entreprises agissent sur plusieurs piliers. Elles réduisent non seulement les risques psychosociaux, mais agissent également sur la motivation des salariés en améliorant le climat collectif. Alors, quels sont les éléments qui font partie du bien-être au travail ? Pourquoi est-ce si important ? Qu’englobe cette notion ? Comment mettre en place une politique de bien-être au travail ? On vous dit tout !
Qu'est-ce que le bien-être au travail et pourquoi est-ce important ?
Définition du bien-être au travail
La notion de bien-être au travail caractérise la bonne qualité de vie des collaborateurs au sein d’une entreprise. Il ne définit pas un sentiment éphémère, mais bien un réel état d’esprit positif d’un salarié dans son activité professionnelle. On peut distinguer deux types de bien-être au travail, à savoir :
Le bien-être physique : il concerne le confort d’un individu dans les locaux de l’entreprise au sein de laquelle il travaille. Ce bien-être dépend de la qualité des équipements à disposition, de la luminosité, de la température (chauffage, climatisation), du bruit, de la tranquillité…
Le bien-être psychologique au travail : salarié en adéquation avec ses fonctions, entente entre les collègues, bons rapports avec les supérieurs hiérarchiques, management bienveillant, valeurs de l’entreprise positives…
Quel est l'impact du bien-être au travail sur la productivité et la performance des salariés ?
Le bien-être des salariés au travail permet d’agir sur la productivité, de différentes manières :
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Il permet de lutter efficacement contre l’absentéisme. En effet, lorsqu’une personne ne se sent pas bien au travail, elle peut rapidement développer de l’anxiété ou du stress, qui entraîne de l’absentéisme et des arrêts maladie ;
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Il permet de renforcer la motivation des salariés : un salarié qui sait que son travail est reconnu par son manager et son équipe peut travailler de manière plus efficace. Lorsqu’il se sent épanoui dans l’exercice de ses missions quotidiennes, le collaborateur s’implique davantage, il est souvent plus créatif ;
- Il favorise les échanges, le dialogue et la bonne entente au bureau. Les collaborateurs qui profitent d’une bonne ambiance de travail ont de meilleures relations entre eux et avec leurs supérieurs hiérarchiques. Ils sont plus libres de parler lorsque quelque chose ne va pas, ce qui permet à l’entreprise d’agir rapidement, avant que la situation ne se détériore ;
- Il permet de fidéliser les salariés et d’attirer de nouveaux talents. En effet, pour les jeunes talents, le bien-être au travail et l’ambiance qui règne au quotidien dans l’entreprise sont des facteurs fondamentaux lors du recrutement : ces critères sont aussi importants que les questions de salaires et de responsabilités.
Le bien-être des salariés pour agir sur les risques psychosociaux
Les risques psychosociaux (RPS) correspondent à des situations dans lesquelles la santé mentale et physique des collaborateurs est en danger.
Plusieurs types de risques sont à distinguer :
Le stress provenant du sentiment de ne pas atteindre les exigences ou les attentes demandées ;
Les violences internes, qui sont commises par des travailleurs : conflits, harcèlement moral ou sexuel ;
Les violences externes : elles sont exercées par des personnes extérieures à l’entreprise à l’encontre des salariés ;
Le syndrome d’épuisement professionnel.
Les RPS intègrent le stress au travail, le burn-out, l’absentéisme, la charge mentale de travail trop élevée, la pénibilité du travail, le manque d’autonomie, les insultes ou encore, les menaces.
En créant un environnement de bien-être au travail, l’employeur lutte efficacement contre ces risques psycho-sociaux qui impactent la santé physique et mentale des salariés, mais également la productivité de l’entreprise.
Que dit la loi sur le bien-être au travail ?
L’article L4121-1 du Code du travail stipule que « l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. »
Pour répondre à cette obligation, l’employeur doit mettre en place des actions de prévention, qui permettront de sensibiliser les équipes aux risques professionnels. Il est également tenu d’organiser des actions d’information et des formations sur le bien-être au travail.
Par ailleurs, le Code du travail indique que l’entreprise est tenue de réaliser une veille, qui permet de déceler les nouvelles méthodes pouvant accompagner et améliorer le bien-être au travail.
Enfin, il est du ressort de l’entreprise d’être à l’écoute des évolutions des attentes des salariés : c’est ce qui lui permettra de réaliser une politique de conduite des changements efficace.
Quelles sont les différences entre le bien-être au travail et la qualité de vie au travail ?
La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) fait référence aux conditions de travail des salariés et aux différentes façons d’améliorer l’environnement de travail.
Le bien-être au travail est quant à lui un état d’esprit positif, lié à l’univers professionnel, et recouvre une dimension plus personnelle et subjective.
Si ces deux notions sont différentes, il est essentiel de noter qu’elles peuvent s’influencer et s’impacter l’une l’autre. En effet, la mise en place d’une politique de QVCT favorise le bien-être au travail de façon drastique.
Dès lors, afin de créer en environnement positif au travail, l’employeur pourra monter des actions visant à améliorer la qualité de vie au travail des collaborateurs.
Mesurer et évaluer le bien-être au travail
Afin d’évaluer le bien-être au travail, il existe des solutions qui mesurent le taux d’absentéisme, de maladie, de burn out ou encore de stress au travail… Zoom sur ces différents outils.
L'IBET : l'Indice de Bien Être au Travail
Il permet d’identifier et de mesurer les effets du désengagement des salariés, ainsi que la confiance qui existe entre salariés et employeur.
Il calcule l’éventuelle sous-performance de l’entreprise en mesurant le taux de mal-être des collaborateurs : l’absentéisme pour cause d’accident du travail ou maladie professionnelle, d’accident de trajet, grèves…
Le MMS : Mesure Management Santé
Il s’agit d’un questionnaire bien-être qui concentre 64 questions, organisées en 5 indicateurs :
Les risques professionnels : la pénibilité physique, les risques routiers…
Les risques liés à l’organisation du travail : les tensions au travail, le manque d’autonomie, les pressions psychologiques, le manque de reconnaissance…
L’état de santé : état physique, IMC, maladies chroniques…
L’hygiène de vie : la nutrition, l’activité physique, la qualité de sommeil, la fatigue…
Le contexte social.
Ces 5 pôles de bien-être au travail sont évalués à partir de 4 effets sur l’entreprise : les absences, l’engagement au travail, la perception de la sécurité dans l’entreprise, l’attractivité de l’entreprise.
Le sondage d'engagement pour évaluer le climat social
Les sondages d’engagement permettent à l’employeur de prendre de façon plus régulière la température des équipes. Ils donnent la possibilité de les interroger plus souvent sur tous les axes du bien-être au travail.
L’European Social Label est un label décerné par l’European Social Label Institute, que l’entreprise peut obtenir en fonction du score qu’elle obtient au questionnaire. Il permet, grâce à 20 questions, de mesurer l’opinion que se font les salariés de leur entreprise.
Plusieurs thèmes sont ici abordés, tels que le degré de cohésion, la perception des méthodes de management, la perception du comportement de la direction, les relations collectives de travail ou encore, les conditions de travail.
Comment améliorer le bien-être au travail : le choix des mesures à mettre en place
Comment assurer le bien-être au travail ? Comment choisir les mesures à mettre en place ? Comment mettre en place une approche proactive de la santé au travail ?
Sensibiliser les managers
Pour mettre en place une politique de bien-être au travail au sein de l’entreprise, vous devez commencer par encadrer les règles de fonctionnement en interne.
L’idée ? Sensibiliser, impliquer et former les managers afin qu’ils intègrent les règles de bien-être dans leurs interactions et leurs actions quotidiennes avec les salariés.
Améliorer la flexibilité du travail
L’amélioration de l’environnement de travail passe par une réorganisation du temps de travail. Proposez au salarié des journées au télétravail lorsque cela est possible, réfléchissez à la flexibilité des horaires, et montrez aux collaborateurs que vous cherchez à faciliter la conciliation entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
Favoriser l’autonomie des salariés
Afin de s’épanouir sur leur lieu professionnel, les salariés doivent se sentir acteurs de leur travail. Favorisez leur autonomie, leurs prises d’initiatives, incluez-les dans les décisions de l’entreprise, demandez fréquemment leurs avis, et donnez-leur les moyens d’utiliser leurs compétences au quotidien !
Aménager les locaux et améliorer les conditions de travail
Afin de créer un environnement de bien-être au travail, il est essentiel d’aménager les lieux et les conditions de travail de bureau.
Réfléchissez à l’organisation des espaces de travail (open space, flex office…) et offrez aux collaborateurs une pièce pour se concentrer, une salle de créativité ou encore, des espaces dédiés aux visio-conférences.
Veillez également à la qualité de l’air des locaux et à la qualité de la lumière naturelle et artificielle. Assurez-vous que le mobilier et les équipements soit accessibles à tous, et pensez à l’ergonomie des postes de travail. Les fauteuils, bureaux et équipements ergonomiques permettent d’éviter les désagréments liés à la mauvaise posture des salariés pendant les heures de bureau.
Favoriser des rapports sociaux harmonieux
Pour améliorer le bien-être au travail, il est fondamental de favoriser des rapports sociaux harmonieux au sein de l’entreprise. Pour y parvenir, l’employeur peut soutenir le travail collectif, et mettre en place des espaces de discussion.
Il peut également encourager les animations avec le CSE, et mettre en place des actions qui renforcent la cohésion d’équipe (team building).
L’employeur doit aussi faciliter les actions des Instances Représentatives du Personnel (IRP), et faire en sorte que les salariés se sentent soutenus et reconnus pour la qualité de leur travail.
Valoriser la formation
Beaucoup d’entreprises ont compris que la formation était un levier majeur de la motivation, de la performance, et du bien-être au travail de leurs salariés. En tant qu’employeur, veillez donc à proposer à vos collaborateurs des options pour se former, et favoriser la mobilité interne.
Embaucher un "Chief Happiness Officer"
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à embaucher ce que l’on appelle un chief happiness officer (CHO). Il veille à l’épanouissement, au bonheur des salariés, en proposant et en mettant en place des démarches et des dispositifs qui favorisent le bien-être au travail et la convivialité au sein de l’univers professionnel.
Il possède des compétences en communication et en ressources humaines. C’est un bon médiateur et un bon communicant, qui connait bien l’entreprise, et qui sait accompagner les salariés et les employeurs vers une parfaite harmonie.
Favoriser la santé au travail
Des collaborateurs en bonne santé physique sont des collaborateurs plus motivés ! Pour accompagner la santé au travail, vous pouvez proposer des actions ou des ateliers diététiques, des conseils liés à l’alimentation, au sommeil, ou à la lutte contre le stress.
L’employeur peut également promouvoir des actions en lien avec l’activité physique :
Défis pour proposer des « pauses actives » (exercices d’étirement, mouvements pour muscler les jambes…), fiches explicatives pour promouvoir des entraînements faciles de 15 minutes, exercices à réaliser sur la chaise de travail…
Pratique de sport sur le lieu de travail : mise en place de salle de sport, d’activités physique pour les collaborateurs sédentaires, comme les séances de Yoga ou de Pilate sur poste de travail, les exercices de respiration…
Éloigner les situations d’insécurité économique liées au travail
La notion de bien-être au travail passe par la sécurité économique. Afin que les collaborateurs ne souffrent pas d’insécurité économique, l’employeur peut agir sur différents piliers :
Ne pas proposer de contrats précaires ;
Lutter contre les retards de versement des salaires ;
Limiter les changements brutaux de conditions de travail ;
Proposer des avantages en nature (véhicule, smartphone…).
Prêter attention à l’intensité du travail à accomplir
Afin d’améliorer le bien-être au travail des salariés, l’employeur doit veiller à la complexité et à l’intensité du travail à accomplir chez ses salariés. Plusieurs solutions vous permettent d’y parvenir :
Fixer des objectifs clairs et réalisables ;
Éviter les surcharges de travail en faisant régulièrement des points avec le salarié ;
Investir dans des équipements qui permettent de simplifier la réalisation des missions à effectuer.