Reconstruire un projet professionnel en adéquation avec son état de santé est un vrai plus pour reprendre confiance en soi, et pour trouver l’épanouissement. Grâce aux différentes aides et accompagnements pour la reconversion adaptés au travailleur handicapé, cette transition peut être facilitée. Zoom sur les dispositifs qui vous permettent de réussir votre changement de carrière !
Quels accompagnements sont possibles pour la reconversion professionnelle ?
Les dispositifs de droit commun facilitant la reconversion professionnelle qui sont ouverts à tous les actifs le sont également aux travailleurs en situation de handicap.
Le Projet de Transition Professionnelle (PTP)
Le Projet de Transition Professionnelle se substitue à l’ancien Congé individuel de formation (CIF), supprimé depuis le 1er janvier 2019. C’est un dispositif qui s’adresse aux salariés du secteur privé en cours de contrat CDI, CDD, ainsi qu’aux intérimaires et aux intermittents, sous certaines conditions. Il permet de financer tout ou partie des frais d’une formation certifiante et maintient la rémunération du travailleur en formation.
Les projets de reconversion des personnes en situation de handicap ont des chances plus élevées de se voir attribuer un financement. En effet, le handicap fait partie des facteurs donnant des points de priorité lors de l’examen des dossiers de candidature. En outre, en cas de handicap, l’ancienneté habituellement requise n’est plus une condition d’éligibilité au dispositif.
Le Compte Personnel de Formation
Les droits à la formation sont majorés pour les bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOE). Les comptes des porteurs de handicap bénéficiaires d’une obligation d’emploi (BOE) sont alimentés à raison non pas de 500 € comme c’est le cas pour les salariés sans handicap, mais de 800 € par an. Cela porte le plafond à 8000 €, au lieu de 5000 €.
Les droits majorés concernent l’ensemble des bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOE), à savoir :
- Les usagers avec reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ;
- Les victimes d’accidents du travail ou de maladie professionnelle ;
- Les titulaires d’une pension d’invalidité.
Ce compte personnel de formation permet aux actifs de financer un grand nombre de formations en débloquant le montant disponible sur leur CPF. Si le coût de la formation qui intéresse le travailleur dépasse le solde de son CPF, d’autres organismes comme France Travail, ou le conseil régional peuvent proposer un complément de financement.
Les travailleurs handicapés accueillis en ESAT n’ont pas le statut de salarié soumis au Code du travail. Ils ne bénéficient en ce sens pas d’un contrat de travail, mais doivent signer avec l’ESAT un contrat de soutien et d’aide par le travail. Dès lors, tout travailleur âgé d’au moins 16 ans, admis en ESAT, et ayant conclu ce contrat de soutien et d’aide par le travail, bénéficie d’un compte personnel de formation (CPF), toujours avec un montant de 800 € par an, pour un plafond total de 8 000 €.
Les personnes qui ne souhaitent pas que l’employeur ait connaissance de leur statut de travailleur handicapé peuvent déclarer leur situation sur leur compte en toute confidentialité afin de bénéficier quand même de leurs droits.
Les aides à la formation réservées aux personnes en situation de handicap
Il existe des aides à la formation spécialement pensées pour permettre aux personnes en situation de handicap de se reconvertir, d’acquérir de nouvelles compétences : pour donner un nouveau tournant à leur carrière, ces aides sont des alliées précieuses.
L’alternance handicap
L’alternance peut permettre de démarrer une reconversion en douceur. Des avantages sont réservés aux personnes handicapées :
- Aucune limite d’âge, ni de condition de qualification n’est fixée ;
- Des aménagements spécifiques comme des cours par correspondance ou le télétravail sont mis en place. Si la personne en situation de handicap souffre de douleurs et de fatigue, ces aménagements pourront être des piliers de taille ;
- L’accompagnement est réalisé par un référent handicap.
Les structures dédiées à la formation pour les travailleurs en situation de handicap
Les Établissements et Services de Pré-Orientation (ESPO)
La reconversion est un projet qui nécessite de se poser les bonnes questions, de réfléchir à ses compétences, à ses aspirations. Ces établissements et services de pré-orientation permettent au travailleur handicapé de :
- Faire le point sur ses aptitudes, ses envies ;
- Définir ses objectifs professionnels ;
- D’affiner son projet de reconversion.
En ce sens, les ESPO représentent une véritable opportunité pour l’épanouissement professionnel du travailleur. Ce dernier accède à des formations qui peuvent aller du niveau CAP au niveau Bac+2.
Ces établissements accueillent des personnes reconnues travailleurs en situation de handicap avec des difficultés d’insertion ou de réinsertion dans le milieu du travail. Ils travaillent en étroite collaboration avec des partenaires de proximité tels que les MDPH, les centres de formation, Cap emploi, France Travail, ou encore, les entreprises partenaires sur le département.
Les Établissements et Services de Réadaptation Professionnelle (ESRP)
Les établissements et services de réadaptation professionnelle (ESRP) proposent des actions d’évaluation, d’orientation et de formation. Ils accompagnent les personnes handicapées vers et dans l’emploi, sur une période donnée et en respectant un rythme adapté à leurs besoins. Cet accompagnement se fait grâce à des stages ou des formations. Grâce à ces établissements, ce sont plus de 200 formations qualifiantes allant du CAP au Bac+5, dans 14 secteurs d’activité qui sont proposées.
Les ESRP assurent la reconversion des travailleurs handicapés, après accord de la CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées).
Zoom sur l’arrêt de l’aide à la formation dans le cadre d’un parcours vers l’emploi
À compter du 10 juin 2024, l’Agefiph n’accorde plus « l’aide à la formation dans le cadre du parcours vers l’emploi » aux demandeurs d’emploi en situation de handicap. Désormais, les financements de l’Agefiph accordés aux personnes handicapées couvriront principalement les besoins de compensation des conséquences du handicap.
Si vous êtes en recherche d’emploi, rapprochez-vous de vos conseillers France Travail, Cap emploi ou Mission Locale : ils vous livreront les renseignements dont vous avez besoin sur les financements de formations dont vous pourrez profiter.
Qui peut accompagner les personnes en situation de handicap dans leurs démarches ?
Afin d’être accompagné dans vos démarches concernant votre reconversion professionnelle, vous pouvez vous tourner vers :
- Le référent handicap de votre entreprise : il favorise le recrutement, l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. En ce sens, son rôle est d’accompagner le salarié handicapé à travers sa vie professionnelle. Il peut notamment l’aider à s’orienter vers une structure adaptée lorsqu’il souhaite se reconvertir ;
- Le réseau Cap emploi et France Travail : ces deux acteurs s’associent afin de soutenir la personne en situation de handicap dans la construction de son parcours professionnel ;
- Un conseiller en évolution professionnelle (CEP) : il s’agit d’un service d’accompagnement gratuit et personnalisé, accessible à tous, qui permet de faire le point sur son parcours professionnel et de construire un nouveau projet de carrière. Un vrai plus pour trouver sa voie ;
- Transitions Pro : l’association peut, sous certaines conditions, vous aider à financer votre projet professionnel.
Des aides financières pour les entreprises qui emploient les travailleurs handicapés
Les employeurs perçoivent des aides pour l’embauche d’un travailleur handicapé. Un vrai plus pour faciliter leur reconversion dans n’importe quel domaine !
L’aide à l’emploi des travailleurs handicapés (AETH)
Elle a pour objectif de compenser les surcoûts importants liés à l’adaptation d’un poste de travail pour un salarié handicapé. C’est une aide qui peut être perçue uniquement après l’aménagement optimal du poste de travail, et qui peut être accordée à tout employeur qui embauche un salarié handicapé et à tout travailleur handicapé indépendant.
Pour en bénéficier, l’employeur doit être capable de prouver l’importance des surcoûts liés à l’aménagement et l’adaptation du poste de travail. Il doit également détailler la nature et le montant de chacune des dépenses réalisées.
Le montant de cette aide à l’emploi est un forfait annuel qui s’élève à soit 6 407,50 (fourchette basse), soit 12 756,75 (fourchette haute). L’aide est versée chaque trimestre, pendant une durée de trois ans, renouvelable.
L’aide à l’adaptation des situations de travail
Il s’agit d’une aide qui est accordée afin de financer les moyens techniques, humains ou organisationnels qui permettront d’adapter un poste à un handicap. Elle peut concerner des aménagements, l’achat de logiciels spécifiques, la mise en place d’une transcription en braille, d’un tutorat, ou encore, d’un interprétariat.
Pour en bénéficier, la médecine du travail doit attester que le handicap, son aggravation ou une évolution du contexte de travail entraînent des effets sur la capacité à occuper le poste de travail ou nécessite des mesures spécifiques de prévention.
L’aide peut être renouvelée en cas d’aggravation du handicap, d’évolution de la situation de travail, d’obsolescence liée à l’évolution technologique ou encore, d’usure du matériel entraînant un surcoût pour l’employeur.
Le montant de l’aide varie selon chaque situation.
L’aide à l’accueil, à l’intégration et à l’évolution professionnelle
Cette aide vise à faciliter l’embauche d’un travailleur handicapé ou son évolution professionnelle. Elle permet de financer une partie des dépenses liées soit à l’accueil et l’intégration de la personne handicapée qui vient d’être recrutée, soit à l’accompagnement sur un nouveau poste, dans le cadre d’une évolution ou d’une mobilité professionnelle du salarié handicapé.
Cette aide est accordée aux entreprises qui emploient une personne handicapée en CDI ou CDD de 6 mois minimum. Il suffit à l’employeur de prouver les dépenses liées aux mesures réellement mises en œuvre.
L’aide à la recherche de solutions pour le maintien dans l’emploi
Cette aide financière permet le maintien d’une personne en situation de handicap menacée dans son emploi en raison de l’inadéquation entre son handicap ou son état de santé et sa situation de travail.
L’aide est destinée à financer des frais occasionnés par la recherche de solutions de maintien dans l’emploi, comme les réunions, les concertations. Elle finance également la mise en œuvre d’une solution de maintien dans l’emploi : elle peut par exemple maintenir le salaire de la personne en situation de handicap en attendant la livraison de matériel qui vise à compenser le handicap ou permettre de compenser la perte ponctuelle de productivité.
L’aide à la recherche de solutions pour le maintien dans l’emploi est accordée sur la base d’un exposé qui établit le lien entre le besoin et le contexte professionnel.
L’aide est forfaitaire et son montant est de 2 100 €.
L’aide à l’embauche en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation
Elle concerne les employeurs qui souhaitent recruter une personne handicapée en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Les entreprises peuvent bénéficier d’une aide si le contrat est d’une durée d’au moins 6 mois et de 24 heures par semaine minimum. Une exception peut être accordée sur des contrats dont la durée minimale est de 16 heures hebdomadaires.
Le montant de cette aide est de maximum 4 000 € pour un contrat d’apprentissage et de 5 000 € pour un contrat de professionnalisation. Elle est cumulable avec les autres aides.
L’aide à la formation pour le maintien dans l’emploi
Cette aide permet de financer les coûts pédagogiques de tout type de formations qui permettent le maintien d’une personne à son poste. Pour bénéficier de cette aide, l’emploi doit être menacé parce que la situation de travail n’est plus adaptée au handicap.
Il peut s’agir d’une menace causée par un changement du contexte de travail ou par une aggravation du handicap. Tous les employeurs d’une personne handicapée ou tout travailleur indépendant handicapé peut en bénéficier.
Pour cela, il faut fournir une attestation de la médecine du travail qui prouve que le contexte de travail n’est plus adapté au handicap, ou qu’une aggravation du handicap rend le maintien dans l’emploi compliqué.