Temps de lecture : 7 minutes

Un handicap survenu suite à un accident ou une maladie, peut véritablement transformer votre parcours professionnel.  Vous devez envisager une reconversion, mais vous ne savez pas par où commencer ? Vous vous demandez quel métier faire lorsque l’on est une personne en situation de handicap ? Afin de prendre en compte vos besoins pour vous assurer d’évoluer dans un environnement de travail favorable, zoom sur les pistes à suivre !

Quels sont les métiers accessibles aux salariés RQTH ?

La loi n’interdit aucun métier aux salariés RQTH. Le métier vers lequel vous pourrez vous tourner dépend en réalité de vos capacités physiques et cognitives, mais aussi de vos aspirations.

De nombreux secteurs d’activité sont alors envisageables : culture, informatique, finance, espaces verts, administratif, communication, comptabilité, vente, marketing… Les métiers qui recrutent sont nombreux !

Depuis 1987, les entreprises françaises de plus de vingt salariés doivent respecter l’OETH (obligation d’emploi de travailleurs handicapés). Dès lors, les salariés RQTH doivent représenter au moins 6 % de l’effectif total. L’employeur est également dans l’obligation d’aménager le poste de travail des salariés en situation de handicap afin de faciliter la réalisation des missions.

quel métier quand on est handicapé

Le travail en milieu ordinaire

La grande majorité des personnes en situation de handicap actuellement en poste travaillent en entreprise ordinaire, que ce soit dans le secteur privé, la fonction publique ou les entreprises adaptées. 

Les aménagements de postes de travail et les aides techniques permettent de compenser certains handicaps. Par ailleurs, la RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), attribuée par la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), permet au salarié d’accéder à l’ensemble des dispositifs spécifiques d’aide à l’insertion et au maintien dans l’emploi. Un vrai plus pour vous accompagner dans les différents changements de votre vie professionnelle !

Les entreprises privées et la fonction publique

Qu’il s’agisse du secteur privé ou de la fonction publique, certaines aides financières permettent de compenser des surcoûts liés aux déplacements, à l’aménagement du poste de travail, à la formation ainsi qu’à l’accompagnement par un auxiliaire de vie si besoin.

Dans le secteur privé, l’Agefiph (association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) apporte des aides complémentaires aux aides de droit commun, qui permettent de compenser les surcoûts liés au handicap.

L'entreprise adaptée

Une entreprise adaptée est une entreprise du milieu ordinaire du travail qui a la particularité d’employer un certain nombre de personnes en situation de handicap. En contrepartie, elle perçoit des aides financières pour l’emploi de chaque travailleur en situation de handicap.

Elle offre un parcours individualisé en tenant compte des besoins et des capacités de chaque travailleur handicapé. Cet accompagnement personnalisé permet au salarié en situation de handicap de développer, en vue de son insertion, ses capacités à agir par lui-même au sein de son environnement professionnel.

Pour être embauché dans une entreprise adaptée, vous devez avoir obtenu la RQTH et être sans emploi. Ce type d’entreprise vous permet d’exercer une activité professionnelle ou d’acquérir une première expérience professionnelle en prenant en compte les possibilités liées à votre handicap. L’entreprise adaptée peut vous former et vous faire évoluer au sein de sa propre structure, ou vers d’autres employeurs.

Elle peut également être une étape pour accéder à une entreprise ordinaire en proposant 3 dispositifs de transition :

  • Le CDD tremplin : il s’agit d’un contrat qui offre un accompagnement individualisé pour mettre en place votre projet professionnel. Il vous forme à la recherche d’un emploi durable auprès d’autres employeurs, et peut durer entre 4 et 24 mois. La durée hebdomadaire de travail doit être de 20 heures minimum. C’est un contrat conclu avec une entreprise adaptée volontaire ;
  • L’entreprise adaptée de travail temporaire (EATT) : elle permet d’effectuer des missions d’intérim prenant en compte les possibilités liées à votre handicap chez différents employeurs, le tout en restant salarié de l’entreprise adaptée. L’EATT respecte le même fonctionnement qu’une entreprise adaptée, et vous propose aussi un accompagnement et des formations qui visent à renforcer et améliorer vos compétences ;
  • La mise à disposition auprès d’un employeur prêt à vous embaucher pendant 12 à 24 mois. Cela vous permet de travailler chez l’employeur intéressé par votre profil tout en restant salarié de l’entreprise adaptée qui vous accompagne et vous forme jusqu’à l’embauche définitive par l’autre employeur.

Travailler en milieu protégé

Qu’est-ce que le milieu protégé ?

travail en milieu protégé

Le milieu protégé du travail représente les activités qui sont encadrées dans un établissement social et médicosocial, appelé ESAT (Établissement de Service d’Aide par le Travail). Le travail en milieu protégé fait l’objet d’un contrat de soutien et non d’un contrat de travail. L’orientation vers le milieu protégé du travail doit être validée par la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), et ouvre le droit à l’Allocation Adulte Handicapé.

L’ESAT est réservé aux personnes handicapées et vise leur insertion ou leur réinsertion professionnelle et sociale. Il œuvre auprès des personnes qui ne peuvent pas travailler en milieu ordinaire pour :

  • Exercer une activité professionnelle ;
  • Maintenir les acquis scolaires ;
  • Développer des compétences métiers.

Qui peut travailler en milieu protégé ?

Vous pouvez travailler en milieu protégé si vous êtes reconnu travailleur handicapé (RQTH) par la CDAPH, et si vous ne pouvez pas travailler en milieu ordinaire du fait de votre handicap.

Vous devez avoir au moins 20 ans. Il existe néanmoins des dérogations possibles à partir de 16 ans. Pour accéder au milieu protégé, il est nécessaire de remplir au moins l’une des trois conditions suivantes :

  • Avoir une capacité de travail inférieure à un tiers de la capacité de gains de travail d’un travailleur non handicapé (article R243-1 du code du travail) ;
  • Ou avoir une capacité de travail égale à celle d’une personne valide mais nécessitant un soutien social, médical, éducatif ou psychologique, selon l’article R243-3 du code du travail ;
  • Ou présenter des difficultés d’adaptation en milieu ordinaire de travail, y compris en entreprise adaptée.

Créer son entreprise lorsqu’on est handicapé

L’aide à la création ou à la reprise d'une entreprise par une personne handicapée

Grâce à « l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise par une personne handicapée » votre projet de création ou de reprise d’une entreprise peut être financé. Cette aide a pour objectif de permettre à une personne en situation de handicap de créer un emploi principal et pérenne en créant ou en reprenant une activité.

L’aide vous accompagne dans le démarrage de votre entreprise, et son montant est de 6300 €. 

Qui peut en bénéficier ?

Toute personne en situation de handicap, ayant réalisé une étude approfondie de son projet avec l’appui d’un professionnel spécialiste de l’accompagnement à la création ou de la reprise d’entreprise, peut bénéficier de cette aide. Le professionnel doit être habilité par l’Agefiph ou la région.

Les salariés démissionnaires, les salariés en CDD ou à temps partiel qui ont un projet de création d’emploi principal et pérenne sont également susceptibles de bénéficier de l’aide : cela permet de de sécuriser les parcours et la mobilité professionnelle des personnes en situation de handicap. 

Quelles démarches pour en bénéficier ?

La personne en situation de handicap peut déposer sa demande en ligne sur le site de l’AGEFIPH

Quelles conditions pour bénéficier de l’aide ?

L’aide est accordée sur la base d’un exposé détaillé du projet professionnel. La faisabilité économique, commerciale, juridique, fiscale, technique et réglementaire doit y être présentée. L’exposé doit également présenter des compensations nécessaires aux conséquences du handicap. La demande d’aide doit être déposée avant l’immatriculation ou la reprise de l’entreprise, ou dans les 6 mois qui suivent.

Afin de pouvoir déposer une demande d’aide à la création ou reprise d’entreprise, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • Vous devez avoir été accompagné par un expert en création d’entreprise, en amont de la création ou reprise de votre entreprise (date d’immatriculation). Cet expert doit être habilité par l’Agefiph ou la région ;
  • Vous devez détenir la majorité des parts dans l’entreprise, ce qui vous assure le pouvoir de décision. Dans le cas d’une entreprise avec deux dirigeants, la personne qui fait la demande à l’Agefiph doit détenir au moins 50% des parts ;
  • Vous devez avoir un projet d’un montant au moins équivalent à 7 500 €, financé par un apport personnel effectif (fonds propres, prêt, emprunt…) de 1 200 €, d’autres financements (France Travail…), et de l’aide forfaitaire de l’Agefiph de 6 300 € ; 
  • Votre projet de financement doit être équilibré, et reprendre les dépenses et les ressources nécessaires au bon démarrage de l’activité ;

Attention toutefois : la création d’activité saisonnière, d’associations, de Sociétés Civiles Immobilières, d’Entreprises d’Insertion par l’Activité Économique et de Sociétés de Fait ne peut bénéficier de l’aide de l’Agefiph.

Préparer sa reconversion lorsque l’on est en situation de handicap

La VAE

Afin d’envisager votre avenir professionnel d’une façon sereine et constructive, vous pouvez vous tourner vers la VAE (validation des acquis de l’expérience). Ce dispositif permet de reconnaître officiellement les compétences acquises par votre expérience. Un vrai plus pour changer de métier, évoluer au sein de votre entreprise grâce à la mobilité interne, ou faciliter votre projet de reconversion professionnelle.

Le projet de transition professionnelle

Le projet de transition professionnelle (PTP) est un dispositif qui permet à tout salarié de suivre, à son initiative, une formation certifiante, pendant ou en dehors de son temps de travail. L’objectif est de l’aider à changer de métier, tout en bénéficiant du maintien de sa rémunération. En effet, grâce à ce dispositif, votre employeur continue à vous verser votre salaire durant votre formation et votre contrat de travail est maintenu : un vrai plus pour faire une reconversion professionnelle sans perte de salaire.

Aucune condition d’ancienneté n’est exigée pour le salarié reconnu travailleur handicapé.

Le bilan de compétences pour savoir vers quel métier se tourner

Un handicap, survenu suite à un accident ou une maladie, peut bouleverser le quotidien. Une partie des salariés ayant la RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) doit envisager une reconversion professionnelle afin de pouvoir continuer à travailler.

Le Bilan de Compétences vous aide à vous préparer au changement. Il vous permet de faire le point sur vos aptitudes, vos aspirations, vos motivations, votre personnalité. En effet, ce n’est qu’en prenant véritablement en compte vos aspirations et vos points forts que vous vous dirigerez vers le métier qui vous correspond le plus.

Le Bilan de Compétences est animé par un consultant, qui vous aide à construire ou faire le point sur votre projet professionnel. Il vous aide à identifier vos forces et vos faiblesses, à explorer de nouvelles voies, à vous rapprocher d’un métier en lien avec vos valeurs et vos passions, et vous aide également à retrouver confiance en vous.

Aller à la barre d’outils